Le Premier ministre burkinabè à la recherche de l'état de grâce
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Face aux nombreuses mutineries et revendications de différentes catégories sociales qui secouent son pays, le nouveau Premier ministre burkinabè, Luc-Adolphe Tiao, demande du temps. Il mène actuellement des négociations avec les syndicats, tout comme le président Blaise Compaoré.
Tout le monde en convient, la crise que traverse le Burkina cache un malaise social. Et c’est pourquoi, à peine nommé, le nouveau gouvernement annonce une série de mesures d’apaisement.
Dans certains cas, il s’agit d’engagements à prendre dans de brefs délais. On peut citer notamment la subvention des produits de grande consommation, la suppression de la vignette, la réduction de l’impôt sur les salaires ou encore le traitement diligent des dossiers judiciaires brûlants. Et le premier d’entre eux, c’est celui de Justin Zongo, ce jeune élève dont la mort dans des conditions suspectes avait déclenché, en février, des manifestations violentes.
« Accordez-nous un délai de grâce »
Mais face aux nombreuses revendications, le Premier ministre Luc-Adolphe Tiao demande qu’on lui accorde du temps : « Ce que j’ai demandé aux syndicalistes ce matin, je vous le demande aussi : accordez-nous un délai de grâce. Nous avons la bonne volonté. Nous avons la volonté politique de changer les choses. Nous avons la volonté politique de répondre aux attentes des citoyens. Mais cela étant dit, nous avons besoin d’un minimum de temps pour réfléchir, analyser froidement toutes les revendications, analyser froidement toutes les situations et apporter des réponses qui ne seraient pas des réponses démagogiques ».
Alors que le gouvernement devra poursuivre ce vendredi les négociations commencées la veille avec les policiers, le président Blaise Compaoré a, de son côté, rendez-vous ce vendredi avec les militaires.
Agitation et contestation au Burkina Faso