C'est un vieux soldat en exil qui vient de s'éteindre en Californie. Vang Pao a passé sa vie à combattre contre les Japonais, lors de la Seconde Guerre mondiale, puis dans l'armée française durant la guerre coloniale. Il sera le premier général hmong de l'armée royale laotienne pour finir dans l'armée secrète de la CIA, pendant la guerre américaine du Vietnam.
Personnage controversé, c'est un expert de la guerre contre-insurrectionnelle et, pour Washington, ce fut un allié remarquable.
Mais il fut aussi le combattant d'une cause perdue, traître à sa patrie selon le régime communiste laotien dont il a tenté vainement d'entraver la conquête du pouvoir. Ce fut un chef d'Etat en exil pour ses plus fervents soutiens. Il aura donc jusqu'au bout incarné la résistance et soutenu le projet (autant dire le rêve) d'un retour impossible. D'ailleurs, il n'a certainement pas cessé de comploter, d'entretenir des réseaux, de soutenir et financer la guérilla désespérée des Hmongs. Et ses tentatives pour déstabiliser le régime de Vientiane n'auront d'autre résultat que d'entretenir une résistance chimérique, en même temps que la paranoïa du régime et de renforcer les persécutions contre les membres de sa communauté.
Vang Pao comptait parmi les derniers acteurs d'un épisode politique particulièrement douloureux, tragique, de l'histoire du XXème siècle. C'est une page qui se tourne difficilement.
Aujourd'hui on compte environ 250 000 Hmongs en exil aux Etats-Unis.
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