De notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Dans ce centre pédiatrique, beaucoup de mamans sont inquiètes. Maria tient dans ses bras son bébé qui a quelques petites piqûres et points rouges sur les jambes. Elle est venue demander conseil notamment sur le virus Zika et raconte sa semaine, dictée par des jours et des heures de rationnement d'eau : « Je suis très préoccupée. A la maison, nous avons une citerne pour stocker l'eau : souvent on y met du chlore pour empêcher que les moustiques n'y prolifèrent. Mais il y a toujours des moustiques alors on fait attention : on le vide et on le nettoie quand on peut et on le remplit quand il y a de l'eau. Ça affecte tout le monde ! On est tous obligés de stocker de l'eau comme on peut dans des bouteilles et dans des citernes parce que c'est impossible de vivre sans eau. »
Et face au virus Zika, la sécheresse semble être un élément très préoccupant. C'est ce que précise Julio Castro, professeur à l'Institut de médecine tropicale de l'Université Centrale du Venezuela : « L'eau stagnante accélère la prolifération du moustique qui est le vecteur du virus. Il est démontré, pour toute l'Amérique latine, que la période de sécheresse est un facteur déterminant pour qu'il y ait plus de réservoirs de moustiques. Cette année, il y a eu beaucoup de sécheresse au Venezuela et il semble que cela va durer encore trois à quatre mois. »
Dans certaines régions du pays, le volume de pluies depuis 2013 a presque diminué de moitié : c'est ce qu'a précisé le ministre de l'Eau qui a appelé à utiliser l'eau « de manière rationnelle ».
