Vacances forcées en ce début de Semaine sainte au Venezuela pour faire face à la crise d'électricité. Cette décision prise par décret par Nicolas Maduro est présentée comme « une mesure nécessaire pour économiser plus d'électricité ». Selon le président vénézuélien, ce type de mesure devrait en effet permettre « d'économiser plus de 40 % d'énergie ».
L'enjeu est de faire face à la sécheresse dans le pays produite notamment par le phénomène El Niño car une grande partie de l'électricité au Venezuela provient de l'énergie hydraulique.
Depuis février dernier, d’ailleurs, de très nombreuses boutiques de centres commerciaux ont dû réduire leurs journées de travail, de même que la fonction publique, « pour limiter la consommation en énergie dans le pays ».
Une décision « absurde »
Dans le quartier commercial de Chacao, les avis sont tranchés : pour beaucoup de Vénézuéliens, une Semaine sainte entièrement fériée, c'est une décision « absurde », surtout en temps de crise.
« Je suis contre, confie un habitant, en ce moment, le pays a surtout besoin de produire. Tout ça donne l'impression que le Venezuela est le seul pays au monde affecté par le phénomène El Niño. Je n'ai entendu aucun autre pays prendre de telles décisions, et surtout pas des mesures qui appellent les gens à ne pas travailler. »
Un autre renchérit : « Les gens vont rester beaucoup plus chez eux cette semaine, ce qui fait qu'ils vont utiliser davantage les appareils électroménager comme leur machine à laver par exemple. Donc ce qu'on va économiser d'un côté, on va le perdre de l'autre, et peut-être même plus. »
« Tout le pays ne va pas être paralysé »
Mais d'autres défendent à 100 % la décision du président Nicolas Maduro, à l'image de Rosa qui soutient cette mesure « face à l'urgence énergétique » : « C'est une mesure que le gouvernement est obligée de prendre, même si ça fait mal. Parce que sinon, c'est tout le système électrique qui va s'effondrer. Cette semaine, on ne va pas travailler mais il faut bien préciser que tout le pays ne va pas être paralysé. Le décret établit des exceptions : les secteurs de la santé et de l'alimentation par exemple ne vont pas s'arrêter de travailler. »
En effet, ce début de Semaine sainte fériée ne devait concerner initialement que le secteur public et éducatif. La mesure a finalement été étendue également à tout le secteur privé, à l'exception de certaines activités « qui ne peuvent pas être interrompues », selon les autorités.