Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
L’explosion de ce 16 mars à Borbón, au nord de l'Equateur, n’a pas fait de victime. La bombe était plutôt rudimentaire. Il s'agissait d'un sac de jute rempli de poudre qui a explosé grâce à un câble connecté à un compteur électrique. Les suspects se sont mobilisés à l’aube malgré le couvre-feu décrété depuis la fin janvier et la présence de renforts.
« Ces derniers temps, nous avons renforcé le contrôle à la frontière nord avec une présence militaire constante, explique le chef de la police anti-drogue en Equateur, le général Carlos Alulema. Ce n’est pas le cas de la Colombie qui historiquement n’a pas de présence permanente à la frontière. Du coup, les trafiquants courent des risques à cause de nos contrôles. »
Ex-membre des FARC
Entre le 15 et le 16 mars, cinq personnes soupçonnées d’être liées à l’attentat de fin janvier ont été arrêtées. Les autorités ne savent pas encore si ces arrestations ont à voir avec la dernière explosion mais envisagent, entre autres, la possibilité d’une vengeance ou d’un avertissement.
« Nous avons capturé 98 tonnes de drogue l’an dernier, presqu’autant qu’en 2016, poursuit Carlos Alulema. Cette année, nous en sommes à 14 tonnes, moins que l’an dernier. Cela veut peut-être dire que les trafiquants veulent diminuer leurs pertes et cherchent de nouvelles routes vers le nord. »
L’un des principaux suspects de l’attentat de janvier n'est autre que l’Equatorien Walter Artízala, alias « Guacho » (« orphelin »), ex-membre de la guérilla colombienne des FARC reconverti dans le trafic de drogue.