En Argentine, la Chambre des députés a voté un projet de loi qui vise à légaliser l'IVG pendant les 14 premières semaines de grossesse. Le « oui » l'a emporté par 129 voix, contre 125, au terme de 22 heures de discussions passionnées. Même si le début de la Coupe du Monde occupe une large place dans les journaux, le vote du Parlement fait la Une des quotidiens. Devant la Chambre des députés, des sympathisants pro-avortement, vêtus de vert, avaient impatiemment suivi le débat marathon de 22 heures.
Quand le résultat est tombé, ils ont poussé un cri aigu, raconte Pagina 12. « La fête a été belle », commente le journal. Une adolescente a des larmes aux yeux, « nous avons gagné ! », dit-elle le sourire aux lèvres. La foule se déchaîne ensuite contre l’église qui avait fait pression pour que le projet de loi ne passe pas. « Retirez vos doctrines de nos vagins, retirez vos chapelets de nos ovules », voilà l’un des slogans que l’on pouvait entendre devant le Parlement.
La gauche veut à présent accélérer le processus et présenter le projet de loi rapidement devant le Sénat, écrit La Nacion. Le résultat sera serré, estime le journal qui a mené sa propre enquête d’opinion auprès des sénateurs. Pour l’instant, il y a une légère majorité contre la légalisation de l’IVG. Selon La Nacion, ce débat qui a marqué la société a été bénéfique pour le pays. Il a permis d’approfondir la culture démocratique. L’Argentine a abordé le sujet avec passion, exagération et un sens du compromis.
Démission du directeur de la Banque centrale argentine
La crise du peso qui a coûté son poste au président de la Banque centrale. Exit Federico Sturzenegger qui sera remplacé par le ministre des Finances Luis Caputo. Selon le communiqué officiel de la présidence, Federico Sturzenegger a présenté sa démission au chef de l'Etat. Mais il semblerait que ce soit une démission un peu forcée.
En fait, d’après Clarin, cela fait un certain temps que le président argentin n’avait plus confiance en son banquier en chef. La goutte d’eau qui a fait déborder la vase a été le plongeon du peso argentin face au dollar au mois dernier. Selon Mauricio Macri, la crise monétaire s’est aggravée à cause de la mauvaise gestion de la Banque Centrale. L’erreur fatale a été de « sous-estimer » le dollar, écrit La Nacion citant un membre du cabinet présidentiel. Avec le changement à la tête de la Banque centrale, le président souhaite rétablir la crédibilité de l’institution sur la place financière.
Un rapport sur l’ancien directeur du FBI qui fait grand bruit
D’après l’inspecteur général Michael Horowitz, James Comey s'est affranchi des règles en supervisant l'enquête sur Hillary Clinton avant la présidentielle de 2016. Mais il s'est montré impartial dans sa décision de ne pas poursuivre la candidate démocrate. Ce rapport était très attendu notamment par le président Donald Trump qui ne cesse de fustiger l’attitude de l’ex-chef du FBI.
Mais ses conclusions ne donnent pas raison au président. Au contraire, selon le New York Times, ce sont les démocrates qui devraient être mécontents, car selon l’inspecteur général, le FBI avait en fait outrepassé ses compétences. Mais jusqu’au point d’empêcher la candidate Hillary Clinton de gagner les élections ? On ne connaîtra jamais la réponse, conclut le New York Times.
La compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA en déclin
Alors que le président Nicolas Maduro a donné pour mission à son nouveau cabinet de redresser le pays (à lire dans le Correo del Orinoco), la plus grande entreprise vénézuélienne, la compagnie pétrolière PDVSA, est à l’agonie. D’après le New York Times qui a enquêté sur place, des milliers de salariés quittent leur travail, car leur salaire ne leur permet plus de se nourrir correctement.
Une ouvrière à la retraite raconte qu’autrefois elle gagnait l’équivalent de 1 200 dollars. Aujourd’hui, sa pension lui permet tout juste d’acheter une douzaine d’œufs. Les salariés qui s’en vont ne partent pas les mains vides. Ils emportent du matériel, écrit le journal. Ce qui fait que l’entreprise, qui extrait de moins en moins de pétrole, est littéralement démantelée, écrit le New York Times
La Colombie élit son nouveau chef d'Etat dimanche prochain
Le second tour oppose le candidat de la droite Ivan Duque à l’ancien guérillero Gustavo Petro. Le principal enjeu est l’avenir de l’accord de paix qu’Ivan Duque souhaite modifier s’il arrive au pouvoir. Le scrutin se déroule dans un pays profondément divisé ce qui se reflète aussi dans les éditoriaux de la presse. « Enfin les Colombiens auront le choix entre un candidat de la droite et un candidat de la gauche et pas, comme c’était le cas dans le passé, entre un candidat de la droite et un autre qui représente le centre ».
C’est ce qu’écrit l’une des éditorialistes d’El Espectator qui déclare ouvertement vouloir voter pour Gustavo Petro car, selon elle, le candidat uribiste de « l’extrême droite » menace le processus de paix. De toute façon, peut-on lire dans Semana, quel que soit le vainqueur de dimanche prochain, il lui faudra entamer un dialogue politique avec l’opposition. Mais les visions qu’ont de leur pays les deux candidats sont difficilement conciliables. Il n’empêche, conclut Semana, l’une des premières choses à faire pour le nouveau président, sera de lancer un dialogue non seulement avec les acteurs politiques, mais également la société.