C'est un nouveau bras de fer qui s'annonce pour ce vendredi. L'opposition et le gouvernement mobilisent chacun leurs sympathisants.
Les autorités ont choisi pour leur marche en mémoire de la révolution sandiniste la ville de Masaya. D'après l'Association nicaraguayenne des droits de l'homme, Masaya est assiégée par plus de 1 000 policiers et paramilitaires. Dans le quartier de Monimbo, dans le sud de la ville, les habitants ont érigé des barricades. Ils attendent l'assaut des forces gouvernementales.

Pour l'instant, le dialogue entre les deux parties est au point mort. Le président refuse de convoquer des élections anticipées comme le lui demandent l'opposition et l'Organisation des Etats Américains.
Malgré les mises en garde de l'OEA et d'autres pays, Daniel Ortega poursuit la répression brutale de ses adversaires qualifiés de « terroristes ». Jeudi soir, quatre policiers et un manifestant ont été tués jeudi lors de heurts à Morrito, dans le sud-est.
Lundi dernier, la tension est montée d'un cran. Les partisans et milices du président, qui d'après des ONG sont équipés d'armes lourdes comme des mitrailleuses et des lance-roquettes, ont agressé des dignitaires religieux dans une église.
C'est dans ce contexte violent que le patronat appelle à une grève générale de 24 heures. Ce qui est d'après l'opposition trop peu pour vraiment faire pression sur le gouvernement. « Cet appel est considéré par un certain nombre d'organisations et de mouvements sociaux comme un geste assez timoré qui n'aura pas vraiment d'impact dans la mesure où il est limité à 24 heures, explique la sociologue Hélène Tristan, spécialiste du Nicaragua. Il y a des appels à une grève indéfinie. Or, il semble que le patronat n'y soit pas du tout décidé. La grève nationale, ça va être tout le monde chez soi, une opération pays mort, personne dans les rues... »