Avec notre envoyé spécial à Huaquillas, Éric Samson
À 24 heures du durcissement des règles migratoires, le chiffre de migrants acceptés chaque jour au Pérou a chuté à la moitié : 1 630 personnes samedi 25 contre plus de 5 000 il y a trois semaines, jour record selon Eduardo Sevilla, Intendant péruvien de Migration. Les organismes de défense des droits de l’homme craignent que les migrants n’ayant que leur carte d’identité essaient désormais de passer clandestinement.
Il y a pourtant un plan B, selon Raquel Alvarez, de l’Organisation jésuite Encuentros. « Nous identifions des cas individuels ou familiaux qui ont besoin de protection internationale. Si nous voyons des personnes qui sont menacées au Venezuela, nous leur donnons tous les renseignements possibles pour qu’elles puissent obtenir le statut de réfugiées au Pérou. »
Outre une tolérance spéciale pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées qui seront acceptés même sans passeport, le gouvernement péruvien étudie la possibilité d’être généreux pour accepter les migrants en tant que réfugiés, selon leurs conditions. C’est en tout cas ce qu’espère l’avocat Luis Alberto Torres, qui a vécu des conditions extrêmes : « Pendant toute l’année 2017, j’ai eu de graves problèmes de santé provoqués par la faim et la dénutrition chronique. Je ne mangeais que de l’igname et des piments. J’ai perdu tellement de poids que je ne pouvais plus poser les fesses sur une chaise ».