De notre correspondante à Ciudad Juarez, Alix Hardy
Samuel Avila et sa femme ont fui les gangs du Honduras qui les menaçaient de mort en juillet dernier. Mais arrivés à la frontière américaine, ils sont tombés des nues.
« Quand j’ai aperçu les gratte-ciel du côté américain de la frontière au loin, j’ai serré ma femme dans mes bras et je lui ai dit, "Ca y est, on y est, on a réussi !". Mais quand la patrouille frontalière est arrivée, elle a juste pris nos noms et nous a renvoyés directement au Mexique », se rappelle Samuel Avila depuis un refuge de Ciudad Juarez.
Comme eux, ils sont 14 000 à se retrouver bloqués à Ciudad Juarez pendant plusieurs mois dans un pays étranger, souvent hostile, sans ressources ni logement.
« Ma prochaine audience aux États-Unis n’est pas avant la fin de l’année, le 5 décembre. Mais ça coûte cher d’attendre ici ! Je dois subvenir aux besoins de ma fille de quatre mois. Cette attente est longue, et désespérante », raconte Guillermo Palmas. Ce Salvadorien est venu demander un permis de travail aux autorités de la ville de Juarez.
Cette attente au Mexique porte préjudice aux demandeurs. Privés d’assistance légale, ils auront du mal à défendre leur dossier seul face au juge alors que le taux de refus d’asile est de près de 70% aux États-Unis.