Les quatre missiles tirés par le drone américain à New Adda visaient le centre d'entraînement des talibans pakistanais, dans leur bastion du district tribal du Nord-Waziristan.
Le gouverneur de la province a condamné cette attaque, dans laquelle plusieurs chefs tribaux et des policiers ont péri. Ils étaient venus dans ce centre d'entraînement pour rencontrer des talibans - afin de résoudre une dispute, dans le cadre d'une assemblée traditionnelle - une jirga.
Les zones tribales - frontalières avec l'Afghanistan - sont le bastion des talibans pakistanais, le principal sanctuaire d'al-Qaïda et la base arrière des talibans afghans.
La salve de missiles de jeudi intervient au lendemain de la libération de Raymond Davis, un contractuel de la CIA qui a tué deux jeunes Pakistanais dont il assurait qu'ils s'apprêtaient à le détrousser - une thèse réfutée par les enquêteurs. Cette affaire très sensible a longtemps empoisonné les relations entre Washington et son allié-clés pakistanais.
Davis a été finalement libéré par un tribunal, après le paiement aux familles des deux victimes du « prix du sang » - compensation prévue par la loi islamique. Une décision qui a déclenché la colère au sein d'une opinion publique majoritairement anti-américaine, qui demandait que l'assassin soit pendu. Les fondamentalistes pakistanais appellent à une mobilisation massive ce vendredi 18 mars.