Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Une présence policière renforcée, des routes coupées, des bâtiments officiels bouclés. Tout est fait pour empêcher la population de répondre aux appels à manifester diffusés depuis lundi sur internet.
Des messages qui encouragent les 6 millions de Mongols de Chine à défendre leur terre, face au développement minier impulsé par Pékin. Les autorités craignent que ces protestations ne dégénèrent en affrontements interethniques, comme dans la province du Xinjiang il y a deux ans.
C’est la mort d’un berger, écrasé le 10 mai dernier par un camion d’une entreprise minière qui a mis le feu aux poudres. La Mongolie intérieure est riche en charbon et en terres rares. Et ce sont les Hans, l’ethnie majoritaire, qui profite des retombées économiques, au détriment des paysans mongols chassés de leurs terres.
Peu après la mort du berger, les autorités ont annoncé l'arrestation de quatre personnes. Mais cela n’a pas suffit à apaiser la population qui dénonce aussi une répression politique et culturelle.
Pour l’instant, la presse chinoise préfère garder le silence sur ces troubles. Mais un calendrier clandestin de futures manifestations aurait été mis en place pour les jours à venir.