L'accord avait été conclu en novembre dernier : les 1 205 volumes des archives royales coréennes de la dynastie Joseon, qui court de 1392 à l'invasion japonaise de 1910, devaient être rendus d'ici le mois de décembre - par exemple à l'occasion d'une visite du président coréen Lee-Myung Bak.
Mais comme cette visite se fait attendre, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a décidé d'emmener cinq de ces ouvrages avec lui, pour sa première visite officielle dans le pays, et de les donner lui-même au président sud-coréen. Objectif : montrer sa bonne volonté et parler coopération sur un éventuel accord de libre-échange ou sur le nucléaire nord-coréen plutôt que des sujets qui fâchent : par exemple ces quelques îles contrôlées par Séoul en mer du Japon et revendiquées par Tokyo, des îles qui créent à nouveau des tensions depuis le mois de juin ; également ces manuels scolaires japonais qui selon Séoul présentent une vision déformée de la colonisation en Corée ; et puis surtout les « comfort women », ces Coréennes utilisées comme esclaves sexuelles par les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lundi, avant de partir pour Séoul, Noda répétait que la question avait été « résolue légalement » en 1965, lors du traité de normalisation diplomatique entre les deux pays. Mais, la semaine dernière encore, Séoul demandait une compensation devant les Nations unies. Pas sûr que la remise de cinq volumes impériaux suffise à Noda pour éviter le sujet.