Le premier protestataire de cette série tragique a été un jeune bonze du monastère de Kirti, en mars dernier. Il voulait marquer par son geste le troisième anniversaire du début des émeutes anti-chinoises de Lhassa. Vendredi dernier, un Tibétain en exil en Inde a tenté de s'immoler par le feu devant l'ambassade de Chine à New Delhi.
De nombreux Tibétains ne supportent plus la domination des Hans, ethnie majoritaire en Chine. Les moines bouddhistes se plaignent de la surveillance policière chinoise ; nombre d'entre eux subissent des campagnes d'éducation politique.
Les suicides publics sont un phénomène relativement nouveau pour les Tibétains. Le Dalaï Lama a déjà déclaré y être opposé, estimant qu'ils ne respectent pas le caractère sacré de la vie, selon le bouddhisme. Le premier ministre du gouvernement en exil a salué en revanche « le courage » de ceux qui se sacrifient pour la cause du Tibet.
Pékin a réagi avec violence, affirmant que le fait de ne pas condamner les immolations va a l'encontre de la conscience commune et de la morale de l'humanité. Pour les autorités chinoises, les immolations sont des actes liés aux forces séparatistes étrangères.