Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Faute de réformes politiques, la croissance est plus que jamais une source de légitimité pour le Parti communiste en Chine. C’est ce qu’avait compris Deng Xiaoping, avec la politique d’ouverture du pays mise en œuvre il y a plus de trente ans, c’est ce qu’a répété le 8 novembre Hu Jintao devant plus de 2 000 délégués rassemblés au Palais du peuple.
« Sur la base d’un développement plus équilibré, coordonné et durable, nous devrions doubler les revenus des ménages en ville et à la campagne d’ici à 2020 », a expliqué le chef de l’Etat.
Un pari ambitieux alors que la deuxième économie du monde se remet à peine de sept trimestres de ralentissement. Pour cela, la Chine va passer d’un modèle axé uniquement sur les exportations à un modèle basé sur la demande intérieure.
Le pays dispose de formidables réservoirs de croissance pour cela, notamment dans les provinces du centre et de l’ouest du pays. Pour renforcer cette société de « moyenne aisance » comme l’a appelée le président sortant, il faut aussi briser les monopoles d’Etat et faciliter les crédits au PME.
Cette promesse est toutefois associée à une mise en garde : « Attention à ne pas renverser la barque », a fait savoir en substance Hu Jintao, dans l’une de ses dernières apparitions publiques avant de transmettre les rênes du pouvoir à son successeur Xi Jinping en mars prochain.
« Le parti ne changera jamais de couleur » a-t-il martelé, manière de dire que la croissance était au prix de la stabilité et du statu quo.