Les réseaux sociaux chinois ont immédiatement répercuté l’accident de Tianjin, d’abord en relayant les vidéos des deux gigantesques explosions qui ont secoué la ville, puis les photos des incendies, des voitures calcinées, des conteneurs éventrés.
Mais après l’émotion, ce sont les interrogations puis la colère devant l’absence de réponse qui ont pris le relais. Avec des questionnements sur l’envoi au feu, et la mort de pompiers parfois très jeunes ; sur la disparition de la toile d’un article des Nouvelles de Pékin parlant des centaines de tonnes de produits chimiques stockées dans l’entrepôt qui a explosé ; ou encore sur l’interruption brutale de la diffusion d’une conférence de presse des employés municipaux de Tianjin. Un internaute s'est ainsi demandé pourquoi la diffusion avait été coupée au moment précis où un journaliste demandait pourquoi ces produits hautement toxiques et inflammables étaient stockés en centre-ville…
De fait, les ciseaux de la censure chinoise se sont rapidement déployés, supprimant ou bloquant les posts négatifs, « espérons que le gouvernement dira la vérité » par exemple, et mettant en valeur des histoires de sauveteurs héroïques. Ce qui a encore plus énervé les internautes.
Ironie du sort : en 2012 le Financial Times estimait que Tianjin était en train de devenir la capitale de la censure chinoise, car tous les géants chinois du Web y établissaient leurs équipes chargées de censurer le réseau...