Avec notre envoyé spécial à la frontière entre le Népal et l'Inde, Sébastien Farcis
Ils sont une centaine et tiennent la frontière depuis une semaine en guise de protestation. Les manifestants ont dressé leur tente entre l'Inde et le Népal et empêchent tout camion de traverser ce point de passage. Environ 60 % des importations népalaises, dont l'essentiel du pétrole, passe par ici. Les Madhesis occupent donc un point névralgique, asphyxiant progressivement le reste du pays. « L'Etat considère les Madhesis comme des citoyens de troisième zone, lance ce fermier. Nous réclamons simplement d'être considérés comme des Népalais comme les autres. Mais au lieu de nous parler, le gouvernement nous tire dessus ! »
Au cœur du problème, le manque de représentation de ces Madhesis. Ces habitants des plaines constituent 25 % de la population népalaise, mais sont souvent dénigrés, dans cet Etat dominé par les ethnies des montagnes. « Quand je postule pour un emploi dans la fonction publique, le fonctionnaire est un brahmane des montagnes et il va me demander de confirmer que je suis bien Népalais, explique cet étudiant. Nous sommes encore dans un système brahmanique où une petite minorité impose sa loi à la majorité. »
Les Madhesis réclament des amendements à la nouvelle Constitution, comme la création d'un Etat fédéré propre et de plus grandes mesures de discriminations positives pour pouvoir entrer dans la fonction publique.