C’est la peur du gendarme qui a servi de ressort dans la plupart de ces arnaques. La peur du faux gendarme évidement, car ici tout est question de manipulation. Un téléphone ou un ordinateur pour contacter les victimes ; et les criminels qui leur racontent qu’un colis à leur adresse est impliqué dans des activités illégales.
Puis l’appel ou l’email est transféré à un soit-disant centre de police qui confirme la pseudo infraction et réclame une amende. Les bandits ont été jusqu’à recréer de faux site web sur le modèle des portails des forces de l’ordre, avec de faux mandats d’arrêt aux noms des victimes, a confié Interpol à RFI. Certains exigeaient même l’argent en liquide, en prétextant qu'« un policier va arriver dans quelques minutes » et les victimes de régler la pseudo amende en espèces au complice usurpateur d’uniforme.
Au total, 23 pays ont participé à cette opération « Première lueur ». Le plus gros réseau était basé en Indonésie où 245 Taiwanais et Chinois ont été interpellés. 168 Chinois ont également été arrêtés au Cambodge. Des Coréens, des Nigérians, des Russes, des Thaïlandais et des Vietnamiens figurent encore dans cette longue liste des faux centres d’appels.
Vu l’ampleur du préjudice chiffré à plusieurs millions de dollars, la coopération devrait se poursuivre, affirme aujourd’hui Interpol. La police chinoise se dit notamment très satisfaite de cette opération qui lui a permis de réduire de 40 % les arnaques téléphoniques.
► À consulter: le communiqué d'Interpol