Avec notre correspondante à Kaboul, Mélanie Kominek
Les talibans ont été sans équivoque sur leur site internet le week-end du 5 et 6 mars : ils ne veulent pas négocier avec Kaboul et les Etats-Unis. Aucune négociation ne se fera également avec leurs anciens partenaires historiques qui plaident aujourd’hui pour la paix, à savoir la Chine et le Pakistan.
C’est dans ce contexte tendu que l’armée afghane a annoncé l’abandon de plusieurs postes avancés dans le sud du pays. Initié le mois précédent avec le retrait de certaines troupes dans la région du Helmand, ce nouveau repli fait craindre le retour en force des talibans sur le territoire et l’incapacité des forces afghanes à contrer leur mouvement.
Depuis la chute de leur régime en 2001, les militaires britanniques et américains se sont battus dans la région pour ne pas laisser les champs d’opium aux mains des insurgés. Mais depuis le retrait de l’OTANen décembre 2014, l’armée afghane, mal équipée et sous entraînée, se retrouve seule et débordée face aux talibans.
La population craint d’être abandonnée et les élus locaux fustigent ces retraits. Mais selon l'état-major afghan, retirer des troupes de certains districts afin de les déployer dans des zones plus prioritaires est un choix stratégique.
Selon un rapport de l’ONU révélé par le journal américain New York Times en octobre dernier, les talibans n’ont jamais été aussi puissants en Afghanistan que depuis 2001. Le bras de fer politique se poursuit et Kaboul, plus que jamais, souhaite négocier la paix.
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