C’est lors d’une joute guerrière traditionnelle organisée le mois dernier dans son fief du nord du pays que le général Dostum aurait ordonné à sa garde personnelle de capturer un rival politique, Ahmad Ischi.
Cet ancien gouverneur a ensuite affirmé sur la chaîne de télévision Tolo avoir été séquestré pendant plusieurs jours, battu et violé dans une des propriétés du vice-président. Les services d’Abdul Rachid Dostum ont démenti, parlant de diffamation.
Ils ont aussi affirmé être prêts à coopérer, de préférence en passant par des responsables tribaux plutôt que par un tribunal. Mais devant la pression des Etats-Unis, de l’Union européenne, du Canada ou encore de l’Australie, la justice afghane a finalement ouvert une enquête.
Chef de guerre dans les années 1980, issu de la minorité ouzbèke, le général Dostum a participé à la formation de l'Alliance du Nord contre les talibans à la fin des années 1990. Les associations de défense des droits de l’homme l'accusent de crime de guerre, notamment en 2001, lorsqu’il fait prisonnier plusieurs milliers de talibans, qui sont ensuite exécutés ou meurent asphyxiés dans des conteneurs.
Ce qui n'empêche pas le président Ashraf Ghani de le nommer vice-président en 2014 lors de son arrivée au pouvoir, pour gagner le soutien de son fief du nord et de la minorité ouzbèke.