Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
C’est l’heure du grand nettoyage au sein du Parti communiste chinois. Dans les coulisses, les couteaux sont tirés à quelques mois d'un congrès qui devra désigner la prochaine génération des dirigeants du pays, et renouveler le mandat de l'actuel numéro un chinois pour quelques années, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping.
Celui qui n’est pas corps et âme dévoué à servir la cause du secrétaire général du Parti, également président de la Commission militaire centrale du PCC, tombera. Sun Zhengcai semble avoir fait les frais de cette guerre fratricide. La toute puissante Commission anti-corruption a ouvert une enquête interne pour « grave violation de la discipline ».
« Il aurait pu s'éviter un tel destin »
Un premier avertissement était venu en février, lorsque des inspecteurs du Parti avaient reproché à Sun Zhengcai de ne pas avoir réussi à « faire le ménage » dans sa ville de Chongqing, mégalopole de 30 millions d’habitants dont l’image avait pris un coup suite à la condamnation à vie du prédécesseur de Sun, Bo Xilai, autre étoile montante du PCC devenu un rival encombrant pour Xi Jinping.
Sun Zhengcai est donc la dernière victime de la « chasse aux tigres et aux mouches ». Commentaire laconique du très officiel journal Global Times : « La chute de Sun est regrettable. Il aurait pu s'éviter un tel destin s’il avait considéré que son pouvoir lui avait été donné par le Parti et le peuple et s’il avait été fidèle au principe de servir le peuple. »