Après six ans à la tête du Japon, l'opposition et certains médias surnomment le Premier ministre Shinzo Abe « Abe tout puissant ». Or, l’opposition est toujours trop faible pour l’emporter lors des législatives. Le Premier ministre, en lice pour un troisième mandat à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD) ce 20 septembre pourrait-il être détrôné en interne ? Face à lui au sein du PLD, on ne compte qu'un seul candidat, Shigeru Ishiba. Cet expert militaire plusieurs fois ministre à des postes-clé, dont la Défense, est l'un des rares de son camp à critiquer Shinzo Abe.
Les deux hommes sont considérés comme des « faucons ». Ils veulent modifier la Constitution pacifiste héritée de l’occupation américaine. Si Shinzo Abe a modéré ses ardeurs et ne compte désormais qu’y inscrire l’existence des forces d’autodéfenses japonaises, Shigeru Ishiba veut revoir plus profondément le texte, après un grand débat national, afin que le pays y affiche plus clairement sa capacité à se défendre.
Oublier les scandales
Sur le plan de l'économie, le Premier ministre mise toujours sur ses « Abenomics », ses mesures qui incluent souplesse monétaire et largesses budgétaires. Shigeru Ishiba veut, lui, relancer l'économie en revitalisant les régions japonaises, ce dont il est aujourd’hui chargé au gouvernement. Mais les sondages ne lui sont pas favorables.
Si Shinzo Abe est réélu, surtout s'il l'est largement, ce sera pour lui un soulagement après les divers scandales qui lui ont valu des accusations de favoritisme ces deux dernières années.
► (Re)lire: Japon: le Premier ministre Shinzo Abe empêtré dans un scandale de corruption
Il restera ainsi chef du gouvernement et le chef du parti majoritaire à la chambre basse héritera du poste de Premier ministre. Le PLD avait remporté plus des deux tiers lors des sièges lors des législatives anticipées de l’an dernier. La voie semble libre pour Shinzo Abe, en route pour battre des records de longévité à la tête du pays s’il remporte le vote de ce 20 septembre.