
Le processus électoral était bien mal parti : avec des ex-rebelles encore en armes dans toute la moitié nord du pays, des opposants qui avaient décidé de boycotter et la communauté internationale qui refusait de s'engager, la Centrafrique risquait de sombrer dans un nouveau cycle de violences politico-militaires. Le chef de l'Etat, François Bozizé, a dû se rendre à l'évidence : il ne pourrait faire l'économie d'un nouveau report.
Jeudi 29 avril 2010, la commission électorale indépendante a reconnu qu'elle n'était pas en mesure de tenir les délais. Il fallait encore, en moins de trois semaines, saisir les nouvelles listes électorales, confectionner et distribuer les cartes d'électeurs, imprimer et acheminer les bulletins de vote sur toute l'entendue du territoire. Après plusieurs semaines de polémiques, le principe d'un nouveau report est donc acté.
L'opposition qui salue au passage « l'initiative patriotique » du chef de l'Etat, réaffirme qu'elle ne remettra pas en cause les institutions en place. Reste à trouver l'habillage juridique pour prolonger le mandat du chef de l'Etat, celui des députés et fixer la mission du gouvernement. Les partis politiques se retrouveront autour du médiateur de la République, monseigneur Pomodimo. La commission électorale pourra ensuite proposer une nouvelle date pour les élections. Les uns parlent d'un report de deux semaines, les autres de quatre mois minimum.
