Andreï Makine est sans conteste l'écrivain russe le plus amoureux de la France. Orphelin très jeune, c'est sa grand-mère en Sibérie qui lui transmet le goût de la littérature française. Dès lors, il garde ce lien privilégié avec la langue de Molière qu'il étudie à Moscou et consacre sa thèse de doctorat au roman français contemporain.
Devenu professeur de philologie, il obtient en 1987 un poste d'assistant dans un lycée parisien, il a tout juste 30 ans et vit dans une chambre de bonne. Réfugié politique, dans la précarité, il se lance dans l'écriture de trois romans rédigés en français mais qu'il traduit en russe pour être publié comme auteur étranger. Un comble !
1995 est pourtant l'année de la reconnaissance car son livre Le testament français est couronné par deux très grands prix littéraires : le Goncourt et le Médicis. C'est exceptionnel. Depuis Andreï Makine n'a cessé d'écrire dans cette langue choisie au détriment de la langue maternelle pour échapper dit-il « aux ombres trop intimes de Tchekov ou Tostoï ».
Aujourd'hui, c'est la France qui lui rend son amour en l'accueillant à bras ouverts dans son institution la plus prestigieuse : l'Académie française.