Andréi Makine, grand, élégant, le regard perçant porte avec beaucoup de panache son nouvel habit d'Académicien. Un costume vert comme le veut la tradition, créé sur mesure ici par le styliste italien Giorgio Armani, avec à la ceinture une épée, œuvre du joailler suisse Chopard et au cœur du pommeau de cette arme symbolique : une grenouille incarnation du conte populaire russe « La tsarine grenouille ».
L'écrivain n'a pas oublié ses origines et il a d'emblée commencé son discours avec la francophilie de ses illustres ainés Pierre le Grand et Catherine de Russie.
Après la littérature et les liens si forts entre les écrivains classiques de nos deux pays, après quelques réflexions très fermes sur la politique contemporaine, et un hommage à celle à qui il succède à ce siège numéro 5, Assia Djebar, il a bien sur évoqué la figure de celle qui l'a élevé lui petit orphelin sibérien : sa grand-mère qui lui a inculqué cette passion de la langue française dans laquelle il a écrit tous ses romans et ses essais.
Ce jeudi 15 décembre, c'est cette langue qui l’a remercié en l'accueillant au sein de son écrin : l'Académie française.