Un million de tonnes de blé. Jamais l'Ethiopie n'en avait importé autant en une seule fois. C'est l'équivalent de ce qu'elle achète d'ordinaire pour une année.
Principale raison de cette sécheresse, la saison des pluies, qui apporte 85% des ressources en eau du pays, a été quasi nulle. Il y a eu ensuite des précipitations trop tardives et trop fortes qui devraient porter le coup de grâce à la saison agricole. Déjà les eaux de la rivière Wabishabelle, dans la région Somali à l'est du pays, sont à des niveaux inquiétants. Le phénomène climatique El niño en est la cause.
Des risques de malnutrition
L'enjeu est de taille pour l'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique. L'agriculture emploie plus des trois quarts de ses 90 millions d'habitants. Alors que le pays se targue d'une croissance à deux chiffres, la sécheresse risque d'apporter un sacré coup de frein. Lors de la dernière crise El niño, en 2003, la croissance éthiopienne avait reculé de trois points.
Le gouvernement éthiopien vient donc de débourser 175 millions d'euros pour combattre la sécheresse. Une goutte d'eau d'après les Nations Unies : il en faudrait 340 millions, pour venir en aide aux 15 millions de personnes qui risquent de souffrir de malnutrition cette année. D'après les Nations Unies plus de 8 millions de personnes ont déjà besoin d'une aide alimentaire d'urgence.