Nouvelle version de la charte minière en Afrique du Sud

La nouvelle charte minière est toujours en chantier en Afrique du Sud. Un chantier interrompu par la démission du président Jacob Zuma. La nouvelle équipe du président Cyril Ramaphosa vient de proposer un nouveau texte, qui maintient l'obligation d'élargir encore le capital de ces entreprises aux noirs. Une surprise pour l'industrie minière
Les compagnies minières s'attendaient à une version beaucoup plus libérale de leur nouvelle charte, sous l'ère Cyril Ramaphosa - le nouveau président sud-africain étant un ancien haut dirigeant de la compagnie minière Lonmin. Mais contre toute attente, il a maintenu l'objectif de son prédécesseur Jacob Zuma : 30% des actions des sociétés minières devront être aux mains d'actionnaires noirs, contre 26%, l'ancien seuil imposé en 2004. L'industrie minière se dit surprise, visiblement ce n'était pas du tout ce qui était sorti des discussions avec le gouvernement de Pretoria.
Investissements découragés selon le secteur
Ce n’est pas tant que les conseils d'administration soient désormais obligés d'avoir 50% de dirigeants noirs, ni qu'ils aient 20% de femmes dirigeantes noires qui gêne les entreprises minières.
Mais elles sont en revanche vent debout contre le fait qu'on dilue à nouveau le capital des entreprises. Pour passer de 26% à 30% d'actionnariat noir, il va falloir créer des actions. Dont 8% pour les employés et 8% pour les communautés locales, en majorité cédées à titre gratuit. Cela va diminuer la valeur de tous les autres titres. Non seulement cela demande de rassembler plus de capital. Mais ce n'est pas vraiment une carotte pour les investisseurs. Or l'Afrique du Sud peine déjà à attirer les financements dans les mines, la production décline alors que les coûts de production s'envolent. Certains nouveaux projets selon le conseil des mines ne pourront plus être financés.
Délai allongé dans le nouveau texte
L'industrie minière a tout de même obtenu quelques concessions ? Le délai pour parvenir aux 30% d'actionnariat noir est allongé, il était d'un an dans le précédent texte, il est de 5 ans dans le nouveau. Les entreprises minières ont le temps de se retourner. Et celles qui avaient déjà atteint 26% d'actionnariat noir après la réforme initiale de 2004, n'auront pas à reprendre le processus de zéro, même si les actions en question ont été revendues depuis à des blancs...
Maintenant le processus n'est pas achevé, la consultation publique se poursuit jusqu’à la fin du mois de juillet, cette nouvelle charte minière peut encore réserver des surprises.