Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
La défense souhaitait obtenir un délai d’un mois, elle aura finalement une semaine. A peine la décision du juge connue, Navalny, en jean et chemise blanche, l’air visiblement détendu, a quitté son banc pour s’adresser aux médias présents dans la salle d’audience et leur demander pardon pour ce contretemps. « Je comprends votre déception, mais il est indispensable que nous prenions connaissance du dossier », a expliqué l’opposant.
Nuée de caméras
Une foule de journalistes et des dizaines de sympathisants ont fait un long voyage depuis Moscou pour être présents à l’ouverture du procès. Plusieurs d’entre eux ont campé cette nuit devant le petit tribunal pour avoir une chance d’entrer dans le bâtiment. Les plus motivés reviendront dans une semaine.
Devant une nuée de caméras, Navalny a répété qu’il estimait que l’affaire pour laquelle il est jugé était montée de toutes pièces. « Il me semble que n'importe qui, même sans formation juridique, peut s'en persuader », a souligné le blogueur anticorruption, accusé d’avoir détourné 400 000 euros d'une société publique d'exploitation forestière, ce qui pourrait lui valoir jusqu'à 10 ans de prison. L’opposant s'attend à être condamné, ne serait-ce qu'à une peine de prison avec sursis, suffisante pour le priver du droit de se présenter à une élection.