Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion,
« Gouvernement, démission ! » Au troisième jour de ces manifestations anti-gouvernementales, la mobilisation semble s’étendre dans le pays.
Ce vendredi, une quinzaine de villes grandes et moyennes ont accueilli des rassemblements, unis derrière le même slogan. Semra, publicitaire de 42 ans, s’exprime derrière un foulard : « Toutes ces affaires de corruption, c’est de l’argent qui sort de nos poches ! Cela fait 10 ans qu’ils font ce qu’ils veulent, alors maintenant, c’est certain, on veut que Tayyip Erdogan et son équipe s’en aillent ! »
Place Taksim
A Istanbul, l’objectif des manifestants était une nouvelle fois la place de Taksim, mais elle avait été très tôt bouclée par les forces anti-émeutes. Comme lors des manifestations du mois de juin dans les rues adjacentes.
Ces protestataires refusent en tout cas de prendre parti dans la querelle fictive ou avérée entre les deux grands courants de l’Islam turc. Engin, barman de 33 ans, estime que « la communauté Gülen et le parti AK au pouvoir se déchirent à coup d’accusations de corruption. Mais nous, on ne fait aucune différence entre eux, on est contre Fethullah Gülen autant que contre l’AKP. »
Six mois après Gezi, le peuple turc est de nouveau massivement dans la rue. C’est un avertissement sérieux, à trois mois des prochaines élections.
Que va faire Erdogan ?
Recep Tayyip Erdogan semble ne pas savoir comment réagir face à cette crise, selon Ahmet Insel, professeur à l'université Galatasaray d'Istanbul. Ci-dessous, son témoignage en audio.
