Avec notre envoyée spéciale en Ukraine, Anastasia Becchio
Roman Liaguine est un homme très occupé. Il passe quasiment tout son temps dans un luxueux bâtiment du centre-ville de Donetsk transformé pour l’occasion en commission centrale électorale. A deux jours du vote, le chef de l’entité chargée d’organiser le scrutin fait le point : tout est prêt, dit-il, les 3 millions de bulletins sont imprimés et tant pis si les listes électorales sont incomplètes.
« Ces élections sont importantes, car elles vont donner une légitimité à notre pouvoir et vont nous éloigner encore un peu plus de Kiev, affirme-t-il. Il est regrettable que les Etats-Unis et l'Union européenne aient déjà annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat de ces élections », déclare Roman Liaguine.
Pas de reconnaissance internationale si ce n’est, peut être, celle de la Russie et celle de cette cinquantaine d’observateurs internationaux attendus. « Ils représentent la Russie, l’Ossétie du sud, l’Abkhazie, la Serbie ou encore de nombreux pays de l’UE », souligne Roman Liaguine.
Parmi ces observateurs, un député du Parlement européen proche du Front national, le français Jean-Luc Schaffhauser : « Je suis là à titre personnel. Je pense que la Russie a un rôle important dans le dialogue et sans doute un rôle plus important que les Etats-Unis veulent avoir en Europe ».
La Russie, c’est justement par là qu’avoue être entré l’eurodéputé, en pénétrant sur le territoire ukrainien par un poste-frontière tenu par les séparatistes.