Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La révolte des Lords fait la Une de tous les journaux, qui voient là une cuisante humiliation pour le Premier ministre et son dauphin George Osborne. Le chancelier de l'Echiquier est en effet le principal architecte d'une réforme destinée à économiser 6 milliards d'euros en réduisant les crédits d'impôt, des allocations qui permettent de compléter les revenus des travailleurs précaires.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses voix, y compris au sein du gouvernement et du Parti conservateur, s'élèvent contre un projet qui aurait un impact dévastateur sur des millions de familles défavorisées. Après quatres heures d'âpre débat, les Lords ont donc défié le gouvernement et demandé le report de ces mesures d'austérité. Un geste d'autant plus fort que, selon la tradition, cette chambre désignée ne s'oppose généralement pas aux décisions budgétaires approuvées par les députés.
Visage fermé, George Osborne a assuré qu'il agirait en conséquence : les coupes vont donc être retardées et le ministre de l'Economie annoncera les modifications qu'il compte apporter lors de son discours d'automne, à la mi-novembre. Mais le gouvernement de David Cameron entend parallèlement prendre sa revanche sur les Lords. Les conservateurs disent vouloir revoir les pouvoirs d'une Chambre haute, insistant sur le fait qu'elle est non élue, oubliant un peu vite qu'ils l'ont toujours défendue jusqu'à présent.