Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Plus de 150 plaintes ont été enregistrées ces derniers jours après les incidents de Cologne durant la nuit de la Saint-Sylvestre. Les trois quarts d'entre elles concernent des agressions sexuelles, deux femmes affirment avoir été violées. Plusieurs suspects ont été identifiés, mais la confusion qui régnait le 31 décembre aux abords de la gare de Cologne ne facilite pas l'enquête.
L'émotion reste vive en Allemagne. L'absence de faits avérés, les spéculations des uns, l'exploitation des autres faisant un amalgame entre les auteurs des faits décrits comme étant d'origine nord-africaine ou arabe contribuent à attiser des débats peu sereins.
Les populistes se frottent les mains
La police de Cologne est critiquée pour ne pas avoir réagi assez vite. Les médias le sont également, car ils auraient temporisé ou évité d'évoquer l'origine étrangère des agresseurs pour éviter une stigmatisation des migrants. Et ce à l'heure où l'Allemagne vient d'accueillir en 2015 plus d'un million de réfugiés.
Les responsables politiques demandent que tout amalgame trop rapide soit évité. Mais les mouvements populistes se frottent les mains et ont déjà commencé à exploiter ces agressions. Dans ces débats, les victimes sont un peu vite oubliées.