Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Si le port de Naples a été choisi pour faire débarquer 463 migrants, c’est avant tout pour désengorger les ports siciliens. Mais c’est aussi parce que les centres de premier accueil sont saturés.
De fait, la véritable urgence, ce sont les conditions d'accueil des migrants, pour qui l’Italie, en raison des fermetures des frontières, n’est plus un pont vers d’autres pays européens, mais le lieu où ceux qui obtiendront l’asile devront reconstruire leur vie.
Or, les centres d’accueil des demandeurs d’asile deviennent de véritables parkings, où rien n’est fait pour faciliter leur intégration. Y compris pour des raisons financières.
Le gouvernement, qui a fixé pour 2017 un objectif de déficit budgétaire à 2,3 % du PIB, au lieu des 1,8 % sur lesquels il s'était engagé en mai, réclame donc de la Commission européenne que les dépenses liées à l’accueil des migrants ne soient pas comptées dans le déficit. Sans quoi, avertit Matteo Renzi, c’est tout le système d’accueil en Italie qui risque d’imploser.