Avec notre correspondant à Tirana, Laurent Rouy
Est-ce pour éliminer leur principal partenaire ou pour éviter de ratifier un accord impopulaire que les députés du Parti démocratique du Kosovo, pourtant membres de la coalition gouvernementale, se sont associés à l'opposition pour faire tomber le gouvernement ? Si la réponse n'est pas évidente, il était en revanche visible que le gouvernement ne fonctionnait plus du tout dans le plus jeune pays d'Europe.
A la demande justement du gouvernement et sous la pression des Occidentaux, le Parlement devait ratifier un accord de démarcation entre le Monténégro et le Kosovo. Le document en défaveur du Kosovo était tellement impopulaire qu'aucun parti n'était prêt à le valider. Même si des élections anticipées sont prévues dans 45 jours au plus tard, il y a fort à parier que le Kosovo entre dans une phase d'instabilité.
Lors des législatives de 2014, il avait fallu huit mois de blocage pour former une coalition gouvernementale. Compte tenu de l'éparpillement des voix dans ce pays qui a toujours été dirigé par des coalitions nationalistes, il y a fort à parier que le futur gouvernement ne verra pas le jour de si tôt.