Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
A quelques jours d’intervalle, la justice bosniaque a inculpé 25 musulmans de Bosnie pour des crimes de guerre commis contre des civils serbes pendant la guerre.
Vendredi, onze anciens membres des forces armées et de la défense territoriale ont été inculpés pour le massacre d’au moins 30 civils serbes et la destruction complète de leur village des environs de Sarajevo en 1992. Six des inculpés ont été arrêtés.
Dans un autre dossier, quatorze musulmans bosniaques ont été inculpés de crimes de guerre contre des Serbes le 4 décembre, tandis que le 11, l’attaché militaire de Bosnie aux Pays-Bas était arrêté dans la même affaire.
Les personnes mises en cause n’exerçaient pas de fonction importante à l‘époque des faits, mais ces inculpations sont tout de même très commentées dans la presse locale. En effet, il est rare que les musulmans bosniaques, généralement perçus comme les grandes victimes du conflit, soient jugés pour crimes de guerre. Les associations de victimes serbes avaient d’ailleurs souvent évoqué une justice sélective, notamment au moment de l’acquittement de Naser Oric, le commandant bosniaque de l’enclave de Srebrenica, en octobre dernier.