De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C'est par un tweet boudeur que Donald Trump a annoncé qu'il ne viendrait finalement pas à Londres en février. « La raison pour laquelle j'annule mon voyage à Londres est que je ne suis pas un grand fan de la décision de l'administration Obama de vendre l'ambassade probablement la mieux placée et la plus belle de Londres pour des "cacahuètes", tout ça pour en construire une nouvelle au milieu de nulle part pour plus d'un milliard de dollars. » Et le président américain de conclure, rageur : « Mauvaise affaire. On voulait que je coupe le ruban. NON ! »
Reason I canceled my trip to London is that I am not a big fan of the Obama Administration having sold perhaps the best located and finest embassy in London for “peanuts,” only to build a new one in an off location for 1.2 billion dollars. Bad deal. Wanted me to cut ribbon-NO!
Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 janvier 2018
Mais la raison invoquée par Donald Trump a suscité la surprise puisque le déménagement de l'ambassade américaine de Londres avait en fait été décidé par l'administration de George Bush dès octobre 2008. Pour beaucoup le problème est plutôt le climat hostile à l'égard du locataire de la Maison Blanche. Cette visite s'annonçait houleuse tout comme celle d'Etat tendue par Theresa May dès la nomination de Donald Trump.
Réagissant au tweet du président, le maire de Londres, Sadiq Khan s'est d'ailleurs félicité que Donald Trump ait « compris le message » des Londoniens pour qui, il n'est pas le bienvenu.
Many Londoners have made it clear that Donald Trump is not welcome here while he is pursuing such a divisive agenda. It seems he’s finally got that message. pic.twitter.com/YD0ZHuWtr3
Sadiq Khan (@SadiqKhan) 12 janvier 2018
Pour le gouvernement de Theresa May en revanche, la situation commence à être embarrassante : alors qu'il a été le premier à l'inviter, le Royaume-Uni attend toujours de recevoir le président après la France, l'Allemagne ou la Belgique et se désespère de voir se refroidir sa « relation spéciale » avec son plus proche allié.