Avec notre correspondante à Vienne, Isaure Hiace
Le quotidien Der Standard et l'hebdomadaire Profil ont publié une liste des cibles espionnées, selon leurs informations, par les services secrets allemands entre 1999 et 2006. Et la liste est longue. Elle contient plus de 2 000 numéros de téléphone et adresses mail de nombreuses institutions autrichiennes : des ministères, des ambassades, des entreprises, mais aussi des organisations internationales basées à Vienne, notamment l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Le chef de l'Etat autrichien Alexander Van der Bellen a vivement réagi à ces révélations. Lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier Sebastian Kurz samedi 16 juin, il a jugé qu'espionner des Etats amis était inacceptable. Le chancelier a ajouté que l'Autriche souhaitait savoir qui a été surveillé et quand la surveillance a pris fin.
L'Allemagne devrait examiner rapidement ces révélations pour savoir si elles sont nouvelles ou si elles font partie des accusations déjà formulées en 2015. Cette année-là, les services allemands avaient été épinglés pour avoir espionné des pays alliés, dont l'Autriche, pour leur propre compte ou pour la NSA, l'agence de renseignement américaine.