Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Des policiers en uniforme qui dansent sur fond de musique techno : c’est la version utopique de la police russe donnée par le groupe Pussy Riot. Pour Nadejda Tolokonnikova, l’une des fondatrices du groupe féministe, la Coupe du monde de football aura démontré que les policiers russes étaient capables d’une attitude plus ouverte et moins répressive.
« Les policiers étaient heureux de bien se comporter pendant la Coupe du monde. Ce sont des gens comme vous et moi. Mais c’est le système qui les force à violer les droits de l’homme », commente-t-elle.
Pour les Pussy Riot, la Coupe du monde aura été une parenthèse, une parenthèse refermée dès le départ des supporters étrangers.
« Notre gouvernement a essayé de montrer que nous sommes tolérants pour les étrangers. Mais nous sommes inquiets de ce qui pourrait se passer maintenant que la Coupe du monde est terminée », dit-elle.
Sous la vidéo mise en ligne sur internet, le collectif demande la libération des quatre militants arrêtés dimanche. Les Pussy Riot demandent également la mise en liberté de tous les détenus politiques en Russie.
« Notre première revendication, c’est la libération des prisonniers politiques. Et en particulier celle d’Oleg Sentsov qui est en grève de la faim depuis 66 jours, ce qui est très inquiétant pour sa santé. »
Condamnée pour après avoir chanté un texte anti-Poutine dans une église, Nadejda Tolokonnikova avait elle aussi observé une grève de la faim pour protester contre sa détention.
Ce mardi, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que la justice russe avait commis de multiples violations dans cette affaire, et condamné la Russie à verser plus de 30 000 euros en réparation du préjudice subi.