Avec notre envoyée spéciale à Gdansk, Anatasia Becchio
Cours de langue polonaise dans le centre d’accueil des migrants de Gdansk. Autour d’une grande table rectangulaire : des jeunes femmes, ukrainiennes pour la plupart. Lilia Dubkovskaya, 24 ans, est arrivée il y a un an pour gagner sa vie. Employée d’une entreprise d’import-export, elle ne pense pas revenir de sitôt vivre en Ukraine, mais elle tient à voter dimanche sans trop d’enthousiasme. « Je veux voter, c’est mon droit, je veux exprimer mon choix. Je vais voter Porochenko, parce que je considère que c’est un moindre mal ».
Dans un café artistique de Gdansk, Anastazja Jabloczniuk discute avec ses amis. Elle est arrivée de Kharkiv il y a cinq ans avec ses parents. Elle ne fréquente quasiment que des Polonais, mais tient quand même à voter dimanche. « Je vois une lueur d’espoir au bout du tunnel et c’est Zelensky qui l’incarne, dit-elle. Il est jeune et j’ai quand même l’impression qu’il ne ressemble pas à tous les autres hommes politiques qui sont au pouvoir depuis vingt ans et ne font qu’échanger leurs fauteuils. Il peut apporter quelque chose de nouveau, de frais. Ça fait cinq ans que je ne vis plus en Ukraine, mais quand j’y retourne, une fois par an, je ne vois aucun changement. »
Au premier tour, Volodymyr Zelensky est arrivé en tête en Pologne, avec plus de 38% des voix. Petro Porochenko, lui, s’est imposé plus à l’ouest, en France, en Allemagne ou aux États-Unis.