À la Une: inquiétude autour de l'état de santé du 1er ministre britannique Boris Johnson
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« Tu peux le battre Boris », c'est ce que titre ce matin The Sun, qui rapporte comme toute la presse britannique la détérioration de l'état du chef du gouvernement, hospitalisé depuis dimanche soir et qui a du être placé hier en soins intensifs en raison de ses difficultés à respirer.
« Il se bat pour sa vie », titre Le Mirror qui dès hier avertissait sur la gravité des symptômes que présentait Boris Johnson. « Il va probablement devoir avoir recours à un respirateur artificiel », alerte un expert dans les colonnes du journal, même si du côté du gouvernement, on insiste sur le fait que le Premier ministre est bien conscient.
Une communication gouvernementale qui pose question selon The Guardian, car les informations contradictoires se sont succédées depuis la fin de semaine dernière note le quotidien. « Une étrange conduite », selon lui, alors que dès jeudi dernier, un lit aurait été préparé à l'hôpital St Thomas pour accueillir le Premier ministre dont les symptômes s'aggravaient et inquiétaient particulièrement sa compagne, elle-même malade.
Mais le chef du gouvernement lui-même avait annoncé n'avoir que des symptômes mineurs, rappelle The Guardian, se demandant si les critiques répétées à l'encontre de la stratégie gouvernementale face à l'épidémie n'ont pas conduit Boris Johnson et ses conseillers à minimiser la gravité de son état pour ne pas ajouter de la crise à la crise.
Pour le New York Times, la maladie de Boris Johnson replonge la Grande Bretagne dans la crise justement. Un cruel revers du destin pour le Premier ministre britannique, selon le quotidien américain, alors que celui-ci avait traité l'arrivée du covid-19 dans son pays avec son habituelle nonchalance.
Le New York Times note toutefois que ces dernières semaines Boris Johnson avait repris les choses en main, en lançant une large campagne de tests et prenant des mesures de confinement. Son hospitalisation n'en bouleverse que davantage le gouvernement, s'inquiète toutefois le journal, alors que le ministre des Affaires Etrangères Dominic Raab, chargé de faire l'intérim, a reconnu qu'il n'avait pas parlé au Premier ministre depuis samedi.
En France, Le Figaro s'alarme aussi des conséquences de la maladie de Boris Johnson, alors que le pays manque selon lui d'une stratégie claire pour combattre l'épidémie. Il faut dire qu'outre Boris Johnson, le ministre de la Santé a lui aussi été touché, même s'il a repris ses fonctions depuis, et le conseiller médical du Premier ministre ainsi que son bras droit, Dominic Cummings, sont eux aussi malades. Le Figaro note toutefois la solidarité de l'opposition avec le Premier ministre face à cette épreuve.
Le Monde de son côté se demande ce qu'il pourrait se passer si Dominic Raab tombait à son tour malade, car explique le quotidien, « le Royaume-Uni étant un pays de Constitution non écrite, et n’ayant pas de système de succession clair, il n’est pas évident de savoir qui prendrait la relève ».
En France, la situation économique suscite de fortes inquiétudes
Les Echos rapportent ainsi les prévisions très pessimistes des économistes qui font écho aux déclarations du ministre de l'Économie Bruno Le Maire annonçant la pire récession en France depuis la Seconde Guerre mondiale. Le PIB du pays pourrait chuter au delà des 5% estiment les experts interrogés par le quotidien économique. Et pas sûr que les mesures prises par le gouvernement parviennent à amortir le choc.
Un gouvernement qui défend cependant sa stratégie : la ministre du Travail Muriel Pénicaud affirme ainsi dans les colonnes de La Croix que le recours massif au chômage partiel est la meilleure solution pour éviter une crise au long cours. « C'est ce que nous a appris l'expérience allemande lors de la crise de 2008/2009 » explique la ministre, pour qui il faut au maximum limiter la défaillance d'entreprises pour éviter de plomber la future reprise.
Mais Le Figaro se montre très sceptique : « qui va payer les tombereaux d'argent déversés ? » se demande le journal, qui pourfend les décennies de « laxisme » dans la dépense publique. « Pour secourir les entreprises, commerçants et salariés en difficulté notre État impécunieux n'a d'autre choix que de s'endetter dans des proportions jamais vues », rage Le Figaro, qui s'agace de 50 ans de gouvernements successifs vivant « dans un monde imaginaire où l'argent coulerait à flots ». Et avertit : « contribuable ou épargnant, il y a toujours quelqu'un à la fin des fins, pour régler la facture ».
Au Proche Orient, la situation inquiétante des Palestiniens de Gaza
Le territoire vit déjà dans une forme de quarantaine depuis des années, explique Mediapart, en raison du blocus imposé par Israël, mais la situation est en train d'empirer. Depuis la mi-mars l'entrée par Rafah, côté égyptien, est interdite et le checkpoint d'Erez, côté israélien, a lui tout simplement fermé sauf pour urgences médicales.
Les Gazaouis sont donc encore davantage isolés alors même que les contaminations sont en augmentation et que les autorités « paniquent » selon Mediapart. Les ONG s'inquiètent quant à elles du manque de matériel médical pour soigner les cas les plus graves. L'article rapporte d'ailleurs que les médicaments de base comme le paracétamol ne sont plus vendus en boîte par les pharmacies, mais à l'unité. La densité de population de Gaza, l'une des plus importantes de la planète, fait craindre une flambée de l'épidémie, des experts mandatés par l'International Crisis Group, évoquant jusqu'à 50 000 morts en quelques jours, si un effet de contagion massive se déclare.
Inquiétude donc à Gaza et amertume en Cisjordanie et en Israël où les Palestiniens estiment être en première ligne face à l'épidémie. C'est ce que rapporte La Croix. Des chantiers au supérettes en passant par les stations services et les hôpitaux, de nombreux postes essentiels sont occupés par des Palestiniens et Arabes israéliens dans l’État hébreu. Ces derniers représentent ainsi près de la moitié des pharmaciens du pays et près de 20% des médecins.
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