En Afrique du Sud, les vuvuzelas se sont tues. En Allemagne, Paul le poulpe, le célèbre céphalopode qui a réalisé un sans faute dans ses prédictions pour les matches du Mondial, va pouvoir couler une paisible retraite dans son aquarium d’Oberhausen. Pendant ce temps en France, les opérateurs de paris sportifs en ligne se frottent les mains. L’ouverture légale du marché a été lancée trois jours seulement avant le Mondial. En un peu plus d’un mois, 1,2 million de comptes ont été créés sur internet selon l’Arjel, l’Autorité de régulation. En moyenne, la mise des parieurs français a été de 10,50 euros sur l’ensemble du Mondial, précise le site privé Betclic. Les opérateurs publics de jeux d’argent et de hasard qui, jusqu’au 8 juin dernier, se trouvaient théoriquement en situation de monopole, ont dû s’adapter, car sur internet « plusieurs sites étaient partis à la conquête du marché, bien avant le coup de sifflet », affirme dans la presse économique Christophe Blanchard Dignac, le président de la Française des jeux.
Vieux monopole et nouvelles habitudes
La FDJ, dont la présence était modeste sur internet, espère aujourd’hui devenir l’acteur de référence, avec 25% du marché des jeux en ligne contre 15 % actuellement. La société publique tire toujours l’essentiel de ses revenus de son réseau de points de vente, comme les bars-tabacs, où les gratteurs et parieurs « traditionnels » remplissent leurs grilles et retirent leurs tickets-flash. Mais comme les cafés ferment les uns après les autres, même en zone rurale, et que les jeux en ligne, comme le poker, font un malheur, la Française des Jeux a dû proposer une nouvelle offre avec le site Parions-Web. Depuis l’ouverture à la concurrence, un sondage BVA, réalisé auprès d'un échantillon de 3 072 internautes masculins de 18 ans et plus au début du mois de juillet, montre que c'est le site BetClic qui a attiré le plus d'internautes (49,6%), suivi par celui du PMU (33%), Parions-Web de la FDJ (26%) et Bwin (19%).
Parier sur tout ou presque…
D’après l’Autorité de régulation, le football est de loin le sport numéro un des jeux en ligne avec 58,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, suivi du tennis (13,5 millions), un sport qui se prête bien aux paris en direct durant l’épreuve. En Afrique francophone, ce sont toujours les chevaux de course, de Longchamp ou Deauville, qui animent les paris. Les loteries locales achètent les images au PMU français, mais les mises des joueurs, qui représentent des millions d’euros, sont encaissés sur place. La dernière nouveauté en Europe, parier sur ses sorties en ville, son dîner, ou son petit copain ! C’est Paul le poulpe, encore lui, qui fera le choix à votre place, grâce à une application à 99 centimes développée par une société brésilienne et téléchargeable sur les téléphones intelligents. « Pizza ou Sushi » ? Faites vos jeux…