Article mis à jour suite aux déclarations de Nicolas Sarkozy et François Hollande
François Hollande a appris son élection depuis son fief de Tulle, en Corrèze. A 57 ans, le socialiste devient le 7e président de la Ve République, le 24e président français depuis Louis Napoléon Bonaparte en 1848, et le deuxième dirigeant de Corrèze à accéder à l'Elysée après Jacques Chirac. Il est aussi le deuxième chef de l'Etat issu du Parti socialiste (PS), après François Mitterrand en 1981.

« Je veux saluer tous ceux qui m'ont permis d'être ce que je suis aujourd'hui, a réagi François Hollande, depuis le centre de Tulle, où s'étaient réunis nombre de ses soutiens. Je mesure l'honneur qui m'est fait et la tâche qui m'attend. Devant vous, je m'engage à servir mon pays avec le dévouement et l'exemplarité que requière cette fonction », a-t-il ajouté.
« J'adresse un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect, a poursuivi François Hollande. J'exprime ma profonde gratitude à toute celles et à tous ceux qui ont par leurs suffrages rendu cette victoire possible ».
Trente et un ans après
Les Français ont découvert le nom de leur nouveau président à 20 heures, lorsque le visage de l'ancien Premier secrétaire du PS s'est affiché sur les écrans des télévisions, comme le veut la coutume. Mais nombre d'entre eux savaient déjà le résultat, grâce aux médias étrangers, et grâce à la frénésie des réseaux sociaux.
En témoigne l'effervescence ressentie place de la Bastille, où s'étaient réunis les partisans du candidat socialiste, dès l'annonce des premières rumeurs le donnant en tête.
Enième dirigeant de l'UE sanctionné par les urnes depuis le déclenchement de la crise économique en 2008, Nicolas Sarkozy est le deuxième président français à ne pas être reconduit par le suffrage universel, après Valéry Giscard d'Estaing il y a 31 ans.
« Un Français parmi les autres »

Dans une déclaration prononcée à paris, le président sortant a reconnu sa défaite. « La France a un nouveau président de la République, a expliqué Nicolas Sarkozy à ses supporters réunis à la Mutualité. Le peuple français a fait son choix, c'est un choix démocratique, républicain. François Hollande est le nouveau président de la France et doit être respecté. »
Au cours de la campagne, l'avocat de 57 ans avait annoncé qu'il quitterait la vie politique en cas de défaite. Il pourrait changer d'avis. « Une autre époque s'ouvre, dans cette nouvelle époque je resterai l'un des vôtres et vous pourrez compter sur moi pour défendre nos idées et nos convictions, a expliqué M. Sarkozy ce dimanche. Mais ma place ne pourra plus être la même, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent. Je m'apprête à redevenir un Français parmi les Français ».
Nicolas Sarkozy restera comme le président le plus atypique et le plus décrié de l'histoire de la Ve République. Il a dores-et-déjà annoncé aux ténors de la majorité qu'il ne dirigerait pas la bataille des législatives en juin, les exhortant à rester « unis ».