Il aurait été inconvenant de refuser un entretien au roi du Maroc s’il était en voyage privé à Paris. Mohammed VI a sans doute voulu bousculer le calendrier du nouveau président car le souverain est en difficulté sur le dossier du Sahara occidental. L'ONU appuie le principe d'un référendum sur l'auto-détermination du territoire. Cela convient à Alger mais pas à Rabat qui a retiré sa confiance à Christopher Ross, l'émissaire de Ban Ki-moon.
En mars 2012, la première secrétaire du PS Martine Aubry avait assuré à Mohammed VI que François Hollande soutenait son plan d'autonomie pour la région contestée. Sans doute le roi a t-il voulu l'entendre de la bouche du nouveau président français. Il a aussi peut-être choisi de prendre les devants car durant la campagne électorale, il n'avait pas sa préférence pour Nicolas Sarkozy, à qui il offre l'hospitalité dans son palais de Marrakech.
Les experts de la région n'anticipent pas de rupture dans les relations entre la France et le Maroc, où la plupart des entreprises du CAC 40 sont présentes. Elles profitent de marchés lucratifs même si elles doivent souvent composer avec les exigences des filiales de la holding royale. De son côté, François Hollande peut désormais envisager de se rendre en Algérie, lors des célébrations de l'indépendance en juillet par exemple, sans froisser le Maroc, très susceptible sur les questions de protocole.
