Sabine Azéma, Pierre Arditi, Anne Consigny, Anny Duperey, Lambert Wilson, Michel Piccoli, Denis Podalydès, Michel Robin, Mathieu Amalric… beaucoup de noms d’acteurs très connus à l’affiche, cela annonce souvent des réunions de famille d’un intérêt artistique plutôt moindre. Chez Alain Resnais, ce n’est pas le spleen qui le pousse à faire son film, c’est la quintessence du théâtre : la transmission des valeurs humaines. En l’occurrence, il s'agit de la pièce Eurydice, de la question éternelle et existentielle de l’amour et de la mort, de l’amour au-delà de la mort. Toutes les stars à l’affiche l’ont interprétée et apportent leur rage de l’époque à la pièce d’aujourd’hui.
Une tragédie humaine
Vous n’avez encore rien vu est un film dans le film, une pièce de théâtre qui accouche d’autres pièces du même titre, du même sujet. Resnais a beau multiplier les coupes, les montages, échanger les réalisateurs et interprètes, doubler ou même tripler les répliques, le récit ne rompt pas ! Les sentiments s’expriment différemment, mais le fond de l’émotion, de l’expérience ne change pas !
Resnais fait alors la démonstration que s'il est possible de transférer la pièce d’un support à l’autre, d’un lieu à l’autre, d’une génération à l’autre et tout cela dans la même pièce, dans le même film, alors la transmission est réellement capable d’être universelle et éternelle. Le maître nous fait vivre une tragédie qui n’est ni cinématographique ni théâtrale, ni française, ni grecque, mais tout simplement humaine.