Légalement parlant, rien ne l'en empêche. Jérôme Cahuzac n'a pas été condamné par la justice. Et il n'est pas non plus, pour l'instant, soumis à une loi d'inéligibilité pour cause de fraude fiscale. Mesure que François Hollande a promis de mettre en place dans les mois à venir.
Donc, d'après la loi actuelle, tout ministre démis de ses fonctions a le droit de récupérer son siège de parlementaire, après un délai d'un mois.
Par contre, sur le plan politique, revenir dans l'hémicycle s'avère plus délicat, voire impossible. Tout d'abord parce qu'il a été exclu du Parti socialiste par Harlem Désir, chef de file du PS. Ensuite, parce que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a envoyé une lettre hier, jeudi, à Jérôme Cahuzac dans laquelle il lui demande de renoncer à ses indemnités d'ancien membre du gouvernement et à toute fonction publique.
Enfin, ses collègues députés sont nombreux à avoir exprimé le souhait que Jérôme Cahuzac ne revienne pas siéger à l'Assemblée. Scandalisés par son mensonge, lorsqu'il a assuré dans l'hémicycle, n'avoir jamais eu de compte à l'étranger.
Olivier Faure, député socialiste, voudrait qu’aujourd’hui la chasse à l’homme s’arrête. Il fait confiance à l’ancien membre du gouvernement pour prendre la bonne solution : « On est face à un homme qui est complètement à terre […], laissons-lui le temps de reprendre ses esprits et de faire le seul bon choix qui s’imposera à son intelligence, celui de ne pas revenir à l’Assemblée, évidemment. »
Jérôme Cahuzac a en tout cas jusqu'au 19 avril pour faire savoir s'il souhaite véritablement reprendre son poste de député. Le patron de l'Assemblée, Claude Bartolone, lui, ne veut pas qu'il revienne.
