Controversée mais votée. La loi Santé a été adoptée définitivement par le Parlement ce jeudi 17 décembre. Certaines des mesures qu'elle prévoit avaient provoqué une levée de boucliers de la part des médecins et des buralistes. Mais au bout d'un an de tractations parlementaires, le texte n'a pas beaucoup évolué.
L'opposition de droite a saisi le Conseil constitutionnel et a déjà annoncé la couleur : si un leader de droite est élu aux prochaines présidentielles de 2017, tout ou une partie de la loi sera abrogée. D'ici là, petit à petit, les principales dispositions vont se mettre en place.
Mesure phare et polémique, le tiers payant généralisé va donc, très progressivement, devenir une réalité. Il vise à supprimer l'avance de frais chez le médecin. Une nouveauté populaire chez les patients, mais qui rebiffe les professionnels. Selon eux, il implique plus de tâches administratives et moins de liberté de prescription.
Don de sang ouvert aux homosexuels
Deuxième mesure adoptée de justesse, le paquet de cigarettes neutre débarquera en mai 2016 dans les bureaux de tabac. Couleur, forme, taille, les emballages seront uniformisés, seul le nom de la marque continuera d'apparaître en petit. Les cigarettes aromatisées seront interdites, comme le vapotage dans les écoles, les transports et les bureaux collectifs.
A noter aussi, l'expérimentation des salles de « consommation à moindre risque » pour les toxicomanes. Plus communément appelées « salles de shoot », elles seront testées pendant six ans. Au volet prévention, la loi Santé prévoit un dispositif de la lutte contre l'obésité. Un étiquetage coloré de logos nutritionnels pour les aliments industriels devrait être mis en place.
Aussi, le don d'organes sera facilité et le don de sang sera ouvert aux homosexuels. Enfin, santé connectée oblige, le carnet de santé numérique devrait bientôt voir le jour.