Emmanuelle Charpentier est généticienne et biologiste. Et elle est la seule Française au palmarès 2015 du magazine Time des 100 personnalités qui comptent dans le monde. Aujourd’hui couverte de prix scientifiques -elle ne savait d’ailleurs pas qu’il en existait autant-, Emmanuelle Charpentier était une inconnue il y a encore quatre ans. Sa découverte ? Le CRISPR : un acronyme qui désigne ni plus ni moins que le couteau suisse de la génétique, un outil qui permet d’isoler et de neutraliser un gène.
Au départ c’est un Japonais qui découvre un mécanisme génétique qui permet aux bactéries de se défendre contre les virus. Emmanuelle Charpentier, associée à la chercheuse américaine Jennifer Doudna, comprend que les bactéries se servent de ce mécanisme comme d’une paire de ciseaux pour isoler l’intrus. Les deux scientifiques développent cet outil et mettent en place une méthode très simple pour le faire intervenir sur n’importe quel ADN.
Grâce à CRISPR, il devient maintenant possible d’élucider le rôle d’un gène mais aussi de corriger ses défauts dans le cas des maladies génétiques par exemple et pour certains cancers : des progrès en vue pour la médecine donc, mais aussi la crainte de rendre les manipulations génétiques beaucoup plus faciles. L'Unesco a d'ailleurs demandé cette année un moratoire pour évaluer la portée de ces découvertes.
Emmanuelle Charpentier travaille aujourd’hui à la tête d’un centre de recherche en Allemagne.