Elle ne s'arrête plus. En juin 2014, la maire de Lille avait déçu les frondeurs lorsqu'elle avait rallié les soutiens du président au dernier congrès du Parti socialiste. Mais l'ex-ministre du Travail veut maintenant quitter la direction du PS.
« Nous allons sortir de la direction du PS, nous souhaitons en discuter avec (le premier secrétaire) Jean-Christophe Cambadélis », a déclaré au Journal du dimanche Martine Aubry, dont deux proches, François Lamy et Jean-Marc Germain, devraient partir avec elle de Solférino.
De son côté, l'eurodéputé nordiste Gilles Pargneaux a confirmé sur le site du quotidien La Voix du Nord qu'il souhaitait laisser son poste de secrétaire national aux relations Nord/Sud. « Aujourd'hui, le PS ne sert à rien », justifie-t-il.
2017 ? Primaire ? « Institutionnellement, ce n'est pas naturel que le président passe par la primaire, concède Martine Aubry dans le JDD. Mais s'il veut y aller, comme il le laisse entendre, c'est formidable. »
« On ne demande le départ de personne - on ne demande rien d'ailleurs. Ceux de mes amis qui ont été sollicités ont refusé d'entrer au gouvernement. On ne veut aucun poste. On veut simplement que ce pour quoi on s'est battu toute notre vie soit préservé », explique la « dame des 35 heures ».
La perspective d'une mobilisation sociale contre le projet du gouvernement
Avec leur geste, Martine Aubry et ses proches tirent les conséquences du coup d'éclat de la semaine passée, la fameuse tribune collective très critique à l'égard du gouvernement signée dans le quotidien Le Monde.
Mais surtout, l'ancienne première secrétaire du parti accentue la pression pour faire modifier la réforme du Code du travail. Et elle n'est pas la seule : les syndicats menacent en effet de lancer un mouvement social.
La pourtant très réformiste Confédération française démocratique du travail (CFDT) est même allée jusqu'à poser un ultimatum à la ministre du Travail Myriam el-Khomri : la centrale veut des modifications d'ici jeudi.
Signe de l'agitation qui pointe, la pétition en ligne contre le texte a dépassé les 700 000 signatures en très peu de temps. Soit la barre de la pétition contre le « mariage pour tous ».
Plus dangereux peut-être encore pour le gouvernement : la contestation des mouvements de jeunes. Ils doivent détailler mardi 1er mars un appel à la mobilisation contre le projet. La jeunesse était pourtant la priorité affichée de la campagne de François Hollande en 2012.