Le chef du FN, « canal historique » en quelque sorte, était sous le soleil. Entre 400 et 600 personnes sont venues écouter Jean-Marie Le Pen. Beaucoup étaient là pour soutenir le fondateur du parti, pour être là pour ce qui est peut-être le dernier 1er mai du vieux chef de 87 ans.
Dans la foule, assez peu de critiques sur la direction du FN. A la tribune, Jean-Marie Le Pen lui a sans surprise regretté l’abandon du traditionnel défilé. « L’abandon du défilé de Jeanne d’Arc par la direction du Front national n’est pas fortuit. Il s’inscrit dans une dérive politique qui a été initiée et symbolisée par mon exclusion du Front national ! », a-t-il déclaré.
A plusieurs reprises, Jean-Marie Le Pen appelle à l’unité du FN. Sans unité, Marine Le Pen ne remportera pas la présidentielle et pourrait même perdre au premier tour. A noter qu’à ses côtés se trouvaient trois eurodéputés, dont Bruno Gollnisch. Ils ont bravé l’interdiction du parti aux élus de se rendre à ce rassemblement et risquent donc l’exclusion.
Les trois « rebelles »
Car malgré les menaces, Bruno Gollnisch a bravé la consigne, par fidélité « personnelle et politique ». « Je crains qu’une chose c’est que le ciel me tombe sur la tête. Je suis trop vieux pour avoir peur. J’ose espérer qu’on est entre gens intelligents. Et que le fait d’honorer la sainte de la patrie en déposant une gerbe comme on l’a fait pendant des dizaines d’années n’est pas un crime capital », a-t-il avancé.
Comme lui, la vice-présidente du parti Marie-Christine Arnautu et l’élue européenne Mireille d’Ornano ont été automatiquement privés du banquet organisé par le FN officiel. Pas question de venir semer la pagaille dans la démonstration de force de Marine Le Pen.
Et maintenant, quelle punition pour les trois rebelles ? A demi-mot, le député Gilbert Collard appelle Bruno Gollnisch à se mettre en retrait. « Moi je lui dirais : Bruno, une règle a été posé, tu l’as délibérément violée, tires-en les conséquences. » Le maire d’Hénin-Beaumont Steeve Briois réclame lui le renvoi des trois rebelles de la direction du parti. Leur sort devrait être débattu dès ce matin au bureau politique du Front national.
Marine Le Pen rend hommage à une autre Jeanne
Le FN, lui aussi, a déposé une gerbe de fleurs mais devant une autre statue de Jeanne d’Arc, place Saint-Augustin et l’ambiance était bien différente. Pas de foule, pas de discours. La présidente du FN a déposé à 11h30 une gerbe entourée des cadres du parti. Cela n’a pris que quelques minutes, une formalité expédiée, bien loin des hommages traditionnels.
Les Femen, elles, ont respecté la tradition, comme l’an dernier elles ont tenté de perturber les cérémonies. On les a vu balayer la place de l’Opéra où se tenait jusqu’à présent le défilé, désormais abandonné par le FN. Elles étaient aussi tout à l’heure à l’entrée du centre de conférences où est prévu à la mi-journée un banquet patriote et populaire autour de Marine Le Pen. La police les a rapidement interpellées.
