« Vous ne pouvez pas laisser de messages, car la messagerie de votre correspondant est pleine », chantonne le répondeur. Censée organiser la logistique pour les secours coincés depuis déjà sept heures à Pointe-à-Pitre, la préfecture ne répond pas.
C’est donc en taxi que les équipes de secours et leur matériel rejoignent la Marina. Ils espèrent pouvoir gagner St-Martin – à 250 kilomètres – dans la nuit et par bateau. Ils doivent prendre des « embarcations rapides, un peu style pirogue, qui risquent de bien secouer pendant le trajet », explique Thierry Velu, directeur du Groupe de secours catastrophe français.
La préfecture est totalement absente pour épauler ces secouristes. Ce sont des habitantes du voisinage qui leur apportent un peu de riz. Epuisé, sans avoir dormi depuis 24h, le groupe apprend en pleine nuit qu’il ne pourra finalement pas prendre la mer, car trop lourd en matériel. Ils retournent à l’aéroport pour attraper quelques heures de sommeil sur des lits de camp.
Au réveil, au téléphone, les nouvelles semblent meilleures : « là on peut prendre un avion aujourd’hui. J’ai eu les autorisations de décoller, comme je les ai eus hier et j’ai décollé convenablement et je suis partie malheureusement à vide, quasiment, pour l’un des vols d’hier » rapporte une jeune femme. Des avions qui partent à vide alors que des tonnes de matériel attendent ici, preuve flagrante du manque d’organisation de la préfecture. Le groupe, lui, attend toujours une confirmation.