Après des décennies d'atermoiements sur le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron espère récolter les bénéfices d'un acte d'autorité en tranchant : un nouvel aéroport ou un réaménagement de l'existant.
Son verdict fera forcément des mécontents sur place mais aussi au sein du gouvernement ! Entre ceux qui sont en faveur du nouvel aéroport, comme Jean-Yves Le Drian, ou ceux qui sont contre comme Nicolas Hulot, certains seront obligés d'avaler leur chapeau.
Mais Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement prévient déjà : il faudra que tous assument le choix qui sera fait. « Est-ce qu'il y aura une solidarité gouvernementale absolue sur cette question ? La réponse est oui. Il y a un débat, c'est normal. Il faut faire vivre le débat dans un collectif. Et ensuite il y aura une solidarité autour de la décision qui sera retenue », affirme-t-il.
Autre séquence hautement risqué pour l'exécutif : l'évacuation de la zone occupée par les quelque 250 opposants au nouvel aéorport. Il faudra des milliers de policiers. L'Elysée ne veut surtout pas que se reproduise ce qu'il s'est passé lors de l'évacuation du barrage de Sivens en 2014, sous François Hollande... Des affrontements qui se sont soldés par la mort du militant Rémi Fraisse.
Le rapport des médiateurs plutôt bien accueilli par les zadistes
Pour les opposants la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la partie est encore loin d'être gagnée, mais ils estiment qu'avec ce rapport, les choses avancent dans le bon sens.
« Dès 2003 dans le débat public, on réclamait ça. Il a fallu beaucoup de temps et de gaspillage d’argent et d’énergie. Pour nous, ça va dans le bon sens, estime Julien Durand, paysan à Notre-Dame-des-Landes et porte-parole de l'Association citoyenne des populations concernées par le projet d'aéroport. Mais tant qu’on n’a pas la vraie réponse du gouvernement, on attend. »
Le 9 février 2018, la déclaration d'utilité publique du projet arrivera à son terme. Elle pourrait être renouvelée si le gouvernement décide de faire l'aéroport. Concernant la ZAD, où vivent environ 250 opposants, les médiateurs ont émis un avis clair. Que l'aéroport se fasse ou non, il faudra évacuer.
« S’il y a abandon du projet, ça montre à quel point les arguments qui ont été avancés depuis cinquante ans par les gens qui luttent pour préserver ce bocage sont fondés et sont réels, explique une habitante de la ZAD bien décidée à y rester. Donc, dire à la fois ces gens ont raison mais on va les évacuer, c’est complètement paradoxal. »
Les habitants de la ZAD restent sur leur garde, relate notre envoyé spécial à Notre-Dame-des-Landes, Alexis Bédu. Tous attendent la décision de l'exécutif qui devrait intervenir courant janvier. Les militants favorables au projet d'aéroport, eux, se sont rassemblées à Paris, devant l'Assemblée nationale, dans l'espoir de faire entendre leur point de vue.
